C’est le même titre que l’épisode #23 mais avec un 2/2 et ça change tout ! Dans cet épisode on s’intéresse encore à la représentation de la sexualité dans Assassin’s Creed Odyssey (Ubisoft, 2017). Ce sont surtout les personnages qui vont nous intéresser, notamment Alcibiade et Auxesia. Mais on va aussi découvrir ce qu’est un olisbos !
Le character design
Les personnages de jeux vidéo sont le résultat d’une écriture. Ils ne sont pas que des pixels. En tant que protagonistes, ils nous parlent, nous confient des missions et nous questionnent parfois en tant que joueurs. Inventer un personnage, y compris dans un jeu historique, offre une grande liberté aux character designers. Mais lorsqu’il s’agit d’un personnage historique, les créateurs sont confrontés à une difficulté supplémentaire : la mémoire du personnage.
La mémoire du personnage est la somme de ce qui a été écrit sur ce personnage et qui s’est transmis à travers le temps. Les contemporains ont écrit sur Alcibiade (Thucydide), les historiens romains ont écrit sur Alcibiade (Plutarque), les historiens modernes et contemporains ont écrit sur Alcibiade (Jacqueline de Romilly). Mais la mémoire peut être sélective, et malgré le travail des historiens, il ne peut rester que des idées reçues qui se transmettent de générations en générations.
Le personnage d’Alcibiade fait parti de ces personnages historiques que l’ont aime critiqeré pour ses mœurs et son exubérance. Ubisoft s’est largement inspiré des écrits antiques pour le mettre en scène dans Assassin’s Creed Odyssey.
Le théâtre grec
Le personnage d’Auxesia, contrairement à Alcibiade, est une création. On ne trouve pas de traces d’elle dans les sources. Les scénaristes étaient donc libres de lui faire dire ce qu’ils voulaient. Mais il fallait tout de même que le personnage soit cohérent avec l’époque ! On ne fait pas parler un personnage du Ve siècle avant J.-C. comme une personne du XXIe siècle.
Pour ce personnage, les scénaristes se sont largement inspirés du théâtre grec : notamment les pièces d’Aristophane. Cet auteur comique aimait mettre en scène des femmes qui prenaient le pouvoir sur les hommes. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’Auxesia est une femme… qui sait ce qu’elle veut.
Mais le théâtre n’est pas non plus la réalité… enfin si le théâtre est réel, mais ce qu’il raconte n’est jamais exactement ce que les Grecs vivaient au quotidien. Il y a toujours une part de vrai et une part d’exagération.
Épisode #24
Vous voulez en savoir davantage ? L’épisode 24 est à votre disposition ! Bon visionnage.
Bibliographie
- Brulé Pierre, Les femmes grecques à l’époque classique, Paris, France, Hachette littératures, 2001, 281 p.
- Boehringer Sandra et Tin Louis-Georges, Homosexualité: Aimer en Grèce et à Rome, s.l., Les Belles Lettres, 2018, 343 p.
- Cuchet Violaine Sebillotte, « Représenter les sexes. Images et genres dans l’Antiquité grecque », Perspective. Actualité en histoire de l’art, 31 décembre 2007, nᵒ 4, p. 626‑648.
- Giraud Jean-Marie, « L’Alcibiade de Thucydide et de Xénophon », Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens, 1998, vol. 13, nᵒ 1, p. 383‑400.
- Roubineau Jean-Manuel, Les cités grecques (VIe-IIe siècle av. J.-C.): Essai d’histoire sociale, 1ʳᵉ éd., s.l., Presses Universitaires de France, 2015, 477 p.
- Sartre Maurice, Culture, savoirs et sociétés dans l’Antiquité, s.l., Tallandier, 2017, 338 p.
Les traductions des pièces de théâtre :